Innover c’est partager : l’Open Innovation comme acte de conscience

Il est des temps où les murs de nos organisations deviennent des prisons invisibles. Des temps où l’on croit que la lumière de l’innovation ne jaillit que des lampes de nos propres bureaux. Des temps où nous pensons détenir la seule et unique vérité créative.

Et pourtant… comme le murmure Henry Chesbrough, père de l’Open Innovation :

Les entreprises qui n’utilisent que leurs propres idées manqueront de nombreuses opportunités d’innovation.

Notre ambition est de professionnaliser l’Open Innovation, d’industrialiser ses piliers et de systématiser l’état d’esprit qu’elle exige.

L’innovation n’est pas un feu qu’on garde jalousement : c’est une flamme qui grandit lorsqu’elle est offerte au vent des idées venues d’ailleurs. Les expériences que nous avons vécues sur le terrain, nous les transformons aujourd’hui en savoirs partagés. Car la véritable connaissance ne se mesure pas à ce que l’on amasse, mais à l’intelligence avec laquelle on la transmet.

Bill Joy, visionnaire lucide, nous rappelle une vérité presque brutale :

Peu importe qui vous êtes, la plupart des gens intelligents travaillent pour quelqu’un d’autre.

Alors pourquoi chercher la réponse dans un seul esprit, quand l’horizon entier est peuplé d’alliés potentiels ?

Cette vérité assourdissante nous invite à nous décloisonner, à casser les silos et considérer cette conviction forte que je partage : Tout ce qui vit est réseau et circulation du savoir, du savoir-faire, du savoir-être et du savoir-faire faire

Satya Nadella le dit avec la douceur d’un pont jeté sur l’abîme :

L’innovation naît lorsque l’on crée des ponts, pas des murs.

L’innovation n’est plus un luxe, c’est une nécessité. Et l’Open Innovation en est la forme la plus humaine. Elle nous apprend à construire ensemble dans le brouillard, avec humilité, avec audace, et avec une capacité rare : le pouvoir de créer du sens là où cela semblait impossible.

L’open innovation, ce n’est pas une simple stratégie comme on pourrait le ressentir dans de nombreuses organisations. 

C’est, comme le disent Chesbrough et Bogers,

Un état d’esprit qui transforme la façon dont les organisations pensent, créent et partagent la valeur.

C’est la conscience que la création n’appartient à personne, mais qu’elle se tisse dans l’espace invisible entre les êtres, dans ces écosystèmes où, comme l’écrit John Hagel, « chacun gagne à contribuer, et non à protéger son territoire. »

Les plus grandes révolutions ne naissent pas toujours dans les laboratoires des entreprises. Elles éclatent dans les mains des rêveurs, des utilisateurs passionnés, des communautés oubliées.

Eric von Hippel, explorateur de ces terres fertiles, le sait bien : « Les innovations les plus radicales viennent souvent des utilisateurs eux-mêmes. »

Et si l’on veut des percées qui défient l’imagination, Peter Diamandis nous offre un dernier souffle :

Ouvrez vos défis au monde entier.

Ainsi, l’open innovation n’est pas une option.

C’est une déclaration d’amour à l’intelligence collective, une promesse faite à notre avenir commun : celle de ne jamais rester seul dans la quête de demain. Parce que l’avenir ne se bâtit pas derrière des portes closes. Il se tisse à ciel ouvert, avec la danse imprévisible des idées qui se rencontrent et s’embrasent dans le parfum d’une claire intelligence plurielle. 

Florent Youzan

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