De VUCA à BANI : pourquoi l’open innovation est désormais indispensable

Pendant des années, nous avons été formés à penser, planifier et innover dans un monde VUCA, volatile, incertain, complexe et ambigu. Mais ce monde appartient désormais au passé. Bienvenue dans l’ère BANI : fragile, anxieuse, non linéaire et incompréhensible.

Et ce changement bouleverse tout.

L’aspect le plus surprenant : de la complexité à l’incompréhensibilité

Avec VUCA, nous pensions encore pouvoir « gérer » la complexité grâce à des experts, des cadres conceptuels ou des outils analytiques. Nous avons cartographié le brouillard, segmenté l’inconnu et tenté de codifier l’ambiguïté. Mais dans un monde BANI (fragile, anxieux, non linéaire, incompréhensible), cette logique ne s’applique plus. Aujourd’hui, même l’expertise peut devenir impuissante face à des systèmes absurdes ou illogiques. Pensez à ces algorithmes d’IA qui produisent des résultats que personne ne peut expliquer entièrement. Qu’est-ce qui est vraiment dérangeant ? Ce n’est pas le fait que le monde soit difficile à analyser. C’est d’accepter qu’il ne soit pas toujours logique. Cela nous oblige à passer d’un état d’esprit axé sur le contrôle à un état d’esprit axé sur la flexibilité mentale. À choisir l’adaptabilité plutôt que la certitude. À valoriser les questions plutôt que les réponses toutes faites.

Une idée à laquelle nous devons renoncer : « L’innovation a besoin de réponses claires »

Cette croyance est encore profondément ancrée, en particulier dans les grandes organisations. Mais dans le monde BANI, les réponses claires sont souvent illusoires. L’innovation ne se nourrit pas de certitudes. Elle se développe à travers l’expérimentation, la co-création et l’itération.

La clé n’est pas de trouver « la bonne réponse », mais de poser de meilleures questions, d’explorer des voies improbables et de s’autoriser à changer d’avis en cours de route.

Ce que les gens doivent savoir : l’innovation ouverte est notre meilleure boussole

Dans un monde où l’incertitude n’est plus exceptionnelle mais permanente, l’innovation ouverte apparaît comme l’approche la plus humaine et la plus efficace.

Pourquoi ? Parce qu’elle repose sur :

  • Une collaboration radicale, essentielle dans un monde non linéaire.
  • L’intelligence collective, pour donner un sens à l’ambiguïté.
  • L’expérimentation rapide, pour naviguer dans l’incompréhensible.
  • Une vulnérabilité partagée, lorsque les systèmes sont intrinsèquement fragiles.

Le principal défi n’est pas de trouver de nouveaux outils, mais de désapprendre la logique du contrôle et d’adopter la logique de la co-création, même dans le brouillard.

Une expérience concrète qui change les perspectives

Imaginez une grande entreprise organisant un hackathon sur la mobilité urbaine. Le jour J, une panne Internet massive survient. Plus aucun accès aux données, plus aucun tableau de bord prédictif. Que font alors les équipes ? Elles sortent. Elles discutent avec les citoyens, les livreurs, les commerçants. Elles observent. Elles écoutent. Et c’est là que l’innovation se produit, à partir de zéro, à partir de l’inattendu, à partir de l’inconfort. Des solutions ancrées dans la réalité, co-créées avec les personnes qu’elles sont censées servir.

C’est là l’essence même de l’innovation BANI.

Dans un monde BANI, l’innovation n’est plus un luxe, c’est une nécessité. Et l’innovation ouverte en est la forme la plus humaine : elle nous apprend à construire ensemble dans le brouillard, avec humilité, avec audace, et avec une capacité rare : le pouvoir de créer du sens là où cela semblait impossible..


Florent Youzan
Article initialement publié sur mon compte Linkedin

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